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10 février 2006 5 10 /02 /février /2006 14:49
Je vais vous donner ma version des événements de Mai 68 vus par le petit bout de la lucarne.Ce fut comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu,blanc,rouge.Ni de Gaulle,Mitterand , les cocos , les ouvriers de chez Renault et meme  Malraux qui poutant avait prédit que le 3è millénaire serait religieux  n'ont vu arriver le tsunami de l'époque.Cela avait commencé comme un vulgaire monome à la Sorbonne à la suite  d'une interdiction par le rectorat pour les garçons d' aller rejoindre leurs copines dans les dortoirs de leur université respective.Sans blague!La- dessus le monome emporte tout ,et le "Boul-Mich" dévoile sa plage sous les pavés lancés par nos jeunes bien propres sur eux encouragés du haut des balcons par des parents heureux de faire la fete et la grève malgré eux car les administrations ,les banques etc... étaient  fermées et les arbres tombaient  et les voitures brulaient ( va -y  fiston ,la voiture de papa est bien au garage!).Curieusement les boutiques restaient bien ouvertes dans le quartier et aucun rideau de fer n'était baissé meme sur les boulevards aux alentours .LES CRS/SS respectaient bizarrement les cafés où se réfugiaient certains jeunes regardant passer en rigolant leurs copains courant beaucoup moins  vite.Pas de vitrine cassée,pas d'incendie de boutiques et  pas de morts , je crois, grace  à l'intervention du pompier de service "papon,papon,papon" ! Quel joli mois de mai cher à Nougaro .A la Sorbonne occupée révolutionnairement beaucoup d'intermittents du spectacle( comme on les nomme aujourd'hui)-des petits et des sans -grade-désiraient qu'on leur ouvre en grand les studios et les plateaux alors que les plus connus des  artistes dans leurs résidences - secondaires sirotaitent leur whiky ou champagne rose en attendant que cesse la chienlit de la culture pour tous gratuite et obligatoire.Non mais sans blague! Des copains rencontrés à la Sorbonne et qui se disaient maoistes tout en ne connaissant le" petit livre rouge" que par sa couleur voulaient intervenir sur l'antenne.Facile mec ,vous passez par l'immeuble contigu .,je vous ouvre la fenetre de la salle de maquillage , vous occupez le studio 3 et vous prenez  l'antenne: moi dixit .Malheureusement pour eux et heureusement pour moi vu mon licenciement  certain ,nous avons été coiffés au poteau par le Gros Léon, turfiste de talent  qui encourageait  la révolte et qui s'est retrouvé  au chomage quelque temps;mais vu sa connaissance des langues  étrangères ,des gens de la  noblesse anglaise et des grands de ce monde ,on l' a vite réintégré, ce qui n'a pas été le cas de Darget ou Pasteur ,pourtant très,très bons journalistes eux aussi. Enfin il nous restait Couderc et Zitrone et c'était là l'essentiel.Suis' je peut-etre un peu partial ,mais j'ai remarqué une chose :tous les soixante-huitards de l'époque sont tous devenus des pontes dans leur domaine respectif alors que le jeune entré chez Renault aura beaucoup de chance  à l'age de la retraite s' il  termine  contre-maitre chez Nissan ;apprendre le japonais après 50 ans :raz le bol de riz.! Moralité, si tu travailles chez Bricorama, sois toujours  du coté du manche surtout si tes parents t'aident à le tenir.Une anecdote pour détendre l'atmosphère révolutionnaire: en rentrant un soir du coté du square Viviani après un tournage aux halles Baltard de Paris  en compagnie de Jacques Chancel et de  Bernard Lion ,je me retrouve nez à nez avec une patrouille de gardes- mobiles quelque peu énervés et si je n'avais pas rencontré un officier  compréhensif je ne coupais pas de la baston.Malgré tout un des gardes m' a balancé une grenade lacrimogène  qui m'a atteint à  l'oeil droit d'où plainte au commissaire du quartier  qui a compati et tout et tout ,mais amnistie aidant ,ce fut une plainte sans suiteJe fus tout de meme remboursé des soins par la Secu.Le lendemain un bandeau sur l'oeil ,je remets le couvert en voulant traverser la place St-Michel quadrillée par un cordon de policiers; je demande la permission de rejoindre en face la rue St André- des- Arts et après l'autorisation d'un supérieur sous le regard ahuri des gens massés sur les troittoirs ,je m'engage sur une place vide de monde et de voitures et dans un silence relatif je me voyais comme si j'étais seul sur une barricade drapeau rouge à la main; rouge pour les uns ,gris pour les daltoniens et vert pour les Palestiniens.Les gouts et  les couleurs, mec, tu respecteras ! Voilà , voilà, le récit de mon " joli mois de Mai " à moi !!!
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